FURIES 2012 : DEUXIÈME GROUPE D’INTERVENTION / 100 ISSUES / TU T’ATTENDAIS À QUOI ? / THOMAS CHAUSSEBOURG
3 juin 20122012 : LE BICENTENAIRE DE LA FAMILLE ANNIBAL
7 janvier 2012Qu’on se le dise, la compagnie Annibal et ses Éléphants vient de fêter ses 200 ans au théâtre l’Avant-Seine de Colombes… Longue vie à la Famille Annibal !!!
AURILLAC 2011 : Kumulus / Le G. Bistaki / Magma Performing Théâtre & Générik Vapeur / Tuig
17 août 2011AURILLAC 2011 : Fantazio, Francesco Pastacaldi & Aymeric Avice / Magma Performing Theatre
15 août 2011FURIES 2011 SE TERMINE AVEC : CIE NUMÉRO 8 / DÉLICES DADA / MÉTALOVOICE / FRED TOUSCH & CIE
11 juin 2011VOIR LA GALERIE PHOTO DE FURIES 2011
COMPAGNIE N°8 / “HOMO SAPIENS BUROCRATICUS”
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DÉLICES DADA / “LES 4 MORTS DU PRÉSIDENT PETIT” III / CRÉATION 2011
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MÉTALOVOICE & L’HARMONIE MUNICIPALE DE CHÂLONS EN CHAMPAGNE / “(LE) MÉTALORCHESTRE VIRÉ(E)S VERS L’EST” / PREMIÈRE
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FRED TOUSCH & CIE / “LE RETOUR DU GRAND RENARD BLANC” / PREMIÈRE
G. BISTAKI / KUMULUS / MAZALDA
10 juin 2011VOIR LA GALERIE PHOTO DE FURIES 2011
G.BISTAKI / “COOPERATZIA”
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KUMULUS / “SILENCE ENCOMBRANT” / CREATION 2011
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MAZALDA / “TURBO CLAP STATION”
KITSCHNETTE / LA SCABREUSE
9 juin 2011VOIR LA GALERIE PHOTO DE FURIES 2011
KITSCHNETTE / “ON PASSE À TABLE”
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LA SCABREUSE / “LARD” / CRÉATION 2011
ANNIBAL & SES ÉLÉPHANTS / STUDIO ECLIPSE
8 juin 2011VOIR LA GALERIE PHOTO DE FURIES 2011
ANNIBAL & SES ÉLÉPHANTS / “LE FILM DU DIMANCHE SOIR”
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STUDIO ÉCLIPSE / “TWO SINK, THREE FLOAT”
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LUC AMOROS / CIRCA TSUICA - CHEPTEL ALEÏKOUM / 4 LITRES 12
7 juin 2011VOIR LA GALERIE PHOTO DE FURIES 2011
LUC AMOROS /”PAGE BLANCHE”
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CIRCA TSUICA-CHEPTEL ALEÏKOUM / “FANFARERIE NATIONALE”
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GARNIOUZE OUVRE LE BAL AVEC “RICTUS” …
6 juin 2011VOIR LA GALERIE PHOTO DE FURIES 2011
GARNIOUZE / “RICTUS” / CREATION 2011
Faîtes l’humour, pas la guerre !
28 février 2008Chers lecteurs,
Nombre d’entre vous m’ont demandé si le blog allait rester en ligne et si oui pour combien de temps, la réponse est oui et a priori sans date de “péremption” prévue… il se peut néanmoins qu’il change d’adresse lorsque le nouveau site internet de Clowns Sans Frontières aura vu le jour… vous en serez informés …
Enfin, je profite de ce lien qui nous a réunis pendant quelques semaines pour vous rappeler que tous les artistes qui ont participé à cette mission sont bénévoles et que de tels projets ne sont possibles que grâce aux financements dont bénéficie l’association Clowns Sans Frontières. Ces derniers proviennent de sources très différentes mais aussi très fluctuantes… Ainsi les contributions des donateurs individuels sont devenus de plus en plus indispensables à la pérennisation de l’association et de son action.
Alors si vous le souhaitez, vous pouvez les soutenir en envoyant vos dons à Clowns Sans Frontières, 70 bis rue de Romainville, 75019 Paris.
Merci à tous pour votre fidélité à cette tribune électronique et à bientôt.
Vincent Muteau
voir le spot de Clowns Sans Frontières
Au revoir et merci
13 février 2008Dernières sourires, dernières bises, dernières pensées, dernières émotions, dernières images, dernier article…. C’est l’heure de se dire au revoir et surtout merci, merci, merci, merci… pas des remerciements de circonstance ni des larmes de crocodiles, on n’est pas aux Césars … pas de show… des mercis tous simples et vrais à tous ceux qui ont pu rendre possible cette aventure… aux clowns pour leur talent et leur générosité… aux partenaires sur place( Adecom, DYFI, Volontariat, Nilahome…) pour leur accueil… et à tous les autres “travailleurs de l’ombre” sans qui RIEN ne se ferait… Durant ces semaines, j’ai été heureux d’être le lien entre vous et ce pays… entre vous et ces enfants… entre vous et cette belle troupe éphémère dont je suis très très fier d’avoir fait partie. C’était agréable de vous emmener dans nos valises.
Vincent
Je suis le fondateur de ” voix collective ” une organisation théâtrale qui fût inaugurée en 1992. Ce fut une excellente expérience de jouer avec mes amis, ces clowns exotiques. Chaque clown était différent et polyvalent, je ravi de partager mes expériences avec eux. Chacun jouait à sa manière pour faire rigoler les gens. A chaque nouveau spectacle, j’ai acquis de nouvelles connaissances et expériences. Notre but était de faire rire les gens, nous avons réussi avec d’excellent succès sur ce sujet. C’est un tournant pour notre organisation théâtrale, nous les attendons encore pour plus d’expériences et plus d’idées.
Sinu Perumal
Nous avons apporté de la joie et du soulagement aux gens du Tamil Nadu afin qu’ils puissent oublier leur malheur et leurs souffrances. Je suis très heureux d’avoir travaillé avec mes amis comédiens. Je n’oublierai jamais de ma vie les clowns français qui m’ont apporté tant d’expérience durant ces quinze jours afin que je puisse gérer mon organisation théâtrale. Durant le spectacle, les gens et surtout les enfants étaient morts de rire, c’est le bonheur le plus précieux du monde. Un proverbe tamoul dit ” Qui rit, guérit “. Ainsi, je crois que notre spectacle a fortement soulagé les gens. C’est le printemps dans les esprits des gens… On vous attends pour d’autres spectacles tous les ans. Nous vous remercions encore de la part de voix collective et les gens du pays.
S. Ejumalai
Nous voilà repartis de Gengapuram, le village d’Armstrong où on avait déjà dormi il y a deux ans. Un vrai petit village avec des gens adorables, toujours souriants. On a revu plein d’enfants qu’on connaissait déjà, les mêmes avec deux ans de plus… C’est notre dernier jour, on se repose à la plage après 25 représentations, on est un peu fatigués. Il nous reste l’avion et puis le groupe va se dire au revoir. Trois semaines ensemble, ça crée des liens, ça va être triste de se dire au revoir, c’était un bon groupe… très bon. Au revoir à notre traducteur super Marcel, le chauffeur Riaz, notre logisticien préféré Alain, notre paparazzo Vincent, notre chef organisatrice comédienne Doriane (alias Rita), notre super danseuse Margot (Peggy), notre magic master Benoît, notre jongleur de poubelles Tintin alias Patambouchy (papillon), notre musicien Gaby alias Quincy, star connue dans le monde entier. Merci à tout le monde, c’était génial.
Maria alias Carmen Hamilton
Et oui, le départ approche et je suis chargé d’impressions, d’émotions diverses et variées… Un grand merci, je suis un petit veinard d’avoir participé à ce voyage ! Un grand merci d’abord à l’équipe, j’ai rencontré une fois de plus des gens merveilleux qui m’ont beaucoup apporté… De grandes qualités humaines et artistiques… Un merci particulier à Doriane, constituer et “animer” un groupe, c’est pas évident et à Alain, le poste de logisticien est très chiant et ingrat…. et lui a peut-être rajouté quelques cheveux blancs…. mais avec quels sourire et bonne humeur ! Merci à Marcel et Riaz, nos souriants “passeports” pour le Tamil Nadu, dépassant leurs fonctions pour être complètement avec nous… Je suis heureux de la rencontre avec Ejumalai, son visage souriant et généreux ( bien qu’il n’ait à peu près rien)…. Merci enfin et surtout à tous ces enfants et leurs sourires immenses, confiants qui nous accueillis si royalement, sans distance, crainte, méfiance… rendant si proche, si accessible, la rencontre universelle.
Gabi.
Je n’oublierai jamais les clowns français qui ont essayé de faire disparaître la peur du tsunami en semant la joie surtout chez les enfants. On n’ a pas pu soulager 100% des indiens mais quand même c’est quelques chose ! Vous y avez beaucoup travaillé ! C’est vrai que ces gens ont oublié leur souffrance et on trouvé le bonheur grâce à notre spectacle… Merci, merci, merci…
T. Riaz ( chauffeur )
Sculpture du rire par les CLOWNS …Je suis très fier d’avoir travaillé une deuxième fois avec les clowns français. Vous êtes vraiment des professionnels compétents et motivés. Ces 22 jours sont passés comme quelques secondes.C’est une équipe bien organisée. Chacun a fait son travail. Dans l’avenir il faudrait essayer d’insérer encore plus de scènes magiques car elles étaient beaucoup appréciées par les gens. La majorité de notre contact étant avec des spectateurs peu éduqués, il faudrait réduire les scènes à l’occidentale comme la parade du papillon car déjà pour moi en tant qu’indien ça m’a pris 5 spectacles pour le comprendre. Peut-être que j’ai tort aussi.
Marcel
Les derniers instants, derrière moi le bruit de l’océan indien me berce… Me berce dans mes souvenirs de ces trois dernières semaines… Une sorte de parenthèse dans ma vie parce que loin de chez moi, de ma famille, de mon quotidien… Et en même temps, c’est ça ma vie avec tous ces gens, tous ces enfants tellement merveilleux… Ces camarades de jeu qui sont devenus ma famille pendants trois semaines et qui j’espère feront partie de ma vie pour longtemps après. Travailler avec les enfants, face à eux en tant que “clown artiste” était quelque chose que je connaissais déjà, mais de le faire dans un terrain, un pays qui n’est pas le mien et qui est tellement différent, ça, je ne le connaissais pas… J’ai vu la pauvreté comme jamais je ne l’ai vue… c’est dur mais c’est pour ça que je défends ce que je viens de vivre et que je le défendrai pour pouvoir le revivre encore et encore… Merci aux enfants, aux clowns et à la vie. Long live incredible India !!!!
Margot
Apporter de la joie au pays de la joie, telle fût notre mission… Un écho magistral dans les yeux éblouis des enfants, dans les rires timides et illuminés des femmes, des clowneries et des jeux des artistes…. Et récolter en plus de tout, le bonheur de partager ensemble une aventure profonde, sincère et lumineuse… malgré ou avec les difficultés .
Alain
Aéroport de Madras, 4h du matin… la boucle est bouclée ! Ces trois semaines ont déchiré mes émotions et enflammé ma sensibilité. Je me sens bouleversé en pensant à tous les sourires généreux que nous avons rencontré et toutes ces mains tendues dans lesquelles nous avons laissé une caresse éphémère et quelques poignes franches. Notre rythme de voyage ne nous a pas souvent laissé le temps de construire des relations profondes alors que les besoins sont immenses dans les villages où nous sommes passés quelques heures… Le temps de décharger, de monter le décor, de se maquiller, de jouer le spectacle, de ranger et puis partir au milieu des mains qui nous saluent avec plein de sourires. Et pourtant, c’est grâce à ce rythme effréné que nous avons pu croiser plus de villages, plus d’écoles et de coeurs radieux… Paradoxe temporel dans ce pays où la notion du temps est aussi relative que la subsistance… En tous cas, une super expérience… Plein de souvenirs impérissables, plein de belles rencontres !
Tintin
Tout est dit : trois semaines inoubliables, des images indélébiles, des rencontres… Trop fatigué pour écrire, il est 4h40… Je vais replonger dans les images: des enfants, des sourires, des jeux, des “nandri” des “thank you”, des paysages, des couleurs, des costumes, des paillettes dans les ordures, des nez rouges dans les temples, de la gaieté dans la misère, des “what’s my name ?”, des croûtes et des plaies sur des enfants courants et riants, du bruit permanent, de l’intimité oubliée, de la conduite insensée de notre ami chauffeur, de la patience presque enjouée de notre logisticien, des tours sur la moto de notre adorable traducteur, des “uncle” et surtout du bonheur partagé avec tous ces enfants, des rencontres impromptues d’un clown blanc au milieu d’une Inde noircie par la pauvreté et la crasse mais toujours illuminée d’un immense sourire blanc… Merci les clowns, c’est quand vous voulez pour un prochain tour avec vous…
Benoît alias Magic Master ( s’il vous plaît !)
ça y est, on décolle… back to Paris, on quitte, le coeur serré, cette “mystérieuse” Inde et sa beauté paradoxale. Beaucoup de misère, de crasse, et pourtant je ne garderai que le souvenir de leurs yeux brillants, leurs magnifiques sourires, leur joie et leurs rires… une belle aventure humaine…et une jolie rencontre artistique, l’équipe se complétait très bien. Je crois qu’on a fait un spectacle poétique, drôle et on a été ravis de jouer ensemble. Nous avons trouvé de réels partenaires sur place… encore merci à Riaz, Marcel, Malai qui se sont investis totalement dans cette mission… et merci à Alain mon complice logisticien sans qui cette mission n’aurait pas eu la même saveur… thanks to Vincent, notre oeil, notre témoin de ces moments de grâce… et NANDRI à Margot, Gabi, Maria, Benoît, Tintin pour leur générosité et leur talent ! ça y est, j’ai envie de pleurer, c’est con, non ?
Doriane
Des bulles plein les yeux
12 février 2008
A l’heure où je vous écris, je bois pour la dernière fois mon café instantané du matin dans le jardin de notre maison à Gengapuram. Mon regard est agréablement trouble, j’ai des bulles plein les yeux… autant de bulles que de spectacles joués, que de villages traversés, que de mains serrées, que de regards et de rires d’enfants, que de rencontres et d’émotions partagées. Hier, c’était la dernière journée de spectacles… elle s’est terminée par une belle fête sur la terrasse de l’école du village. Hier, après le dîner, nous avons dansé avec nos amis tamouls pour oublier que nous allons bientôt nous séparer… Hier, sous la voûte étoilée, on a fait résonner en choeur des chants tamouls, Mozart, Tom Waits et Fred Astaire…
Aujourd’hui, on remballe et on prends la route de l’aéroport… Je vais profiter de ce temps pour récolter les impressions de tout le monde et vous les livrer dans un dernier article qui vous parviendra demain ou au plus tard vendredi. D’ici, là, je retourne à mes bulles …
Vincent
Comme dans un film
11 février 2008
Debout de bonne heure ce matin car on joue deux fois aujourd’hui… Le réveil fut dur car les noces ont recommencé vers 4 heures du matin au son puissant des percussions et des haut-parleurs saturés. Sonnés par le manque de sommeil, on est tous un peu dans cet état un second où tout semble irréel… comme dans un film qui se déroule devant nos yeux … avec nous dedans. Le premier décor est digne de celui du Livre de la Jungle… perdu au milieu des rizières, le rideau rouge est planté sous un arbre géant où l’on verrait bien grimper Baguera la panthère… On se frotte les yeux pour revenir un court instant à la réalité. Nous sommes dans l’école primaire où Armstrong (notre hôte) enseigne, c’est un village perdu et très pauvre. Une école de campagne… la seule chance pour ces enfants de sortir éventuellement un jour de leur condition. Le spectacle commence, les enfants sont conquis.
La journée continue dans une scène qui pourrait très bien figurer dans une reconstitution de la vie de Mère Théresa. Un hôpital aux allures d’hospice, tenu par des soeurs chrétiennes… on y soigne surtout des lépreux et des tuberculeux mais aussi toute sorte d’urgences, on y accueille tous les démunis, le coût des soins y est très peu élevé… Mon coeur s’emballe quand les infirmières me disent que l’on y pratique la chirurgie. Évidemment pas de greffes du coeur mais de la chirurgie quand même… je repense à une émission que j’avais vue sur les infections nosocomiales en France…… surtout pas de bobos, pas tomber malade !!! En tous cas, pas ici ! Le spectacle se déroule dans l’auditorium devant les moins malades et le personnel de l’hôpital… Durant une heure, on oublie ce décor sordide, la magie opère, le public est ravi…
A la fin, je sors car je suis intrigué par le bruit qui vient de dehors. En levant les yeux, je découvre que les arbres du parc sont remplis de centaines d’oiseaux. Ce ne sont pas tous des corbeaux mais à la nuit tombante ils y ressemble tous… Le contraste entre leur immobilité et leur vacarme assourdissant est assez angoissant… Rien de tel qu’un bon Hitchcock avant d’aller dormir ! Oui… dormir…
Vincent
Sombre lueur
10 février 2008
Il y a des journées comme ça… De celles où la fatigue commence à pointer le bout de son nez… Trop de bruits, trop de couleurs, trop d’épices, trop d’enfants agrippés à moi, trop de misère, trop d’émotions… Pour moi aujourd’hui, ça a commencé un peu comme ça. Normal, on a un peu ralenti le rythme depuis deux jours alors la pression retombe un peu. Et puis on sent la fin arriver… encore quatre spectacles d’ici après demain et puis le retour dans trois jours… mais cette lueur sombre qui voile le regard ne dure jamais bien longtemps ici. Je m’isole un court instant pour me “recentrer” et me laisse très vite à nouveau gagner par le spectacle de la rue permanent, infini… Toutes ces âmes, tous ces destins qui passent, qui grouillent devant moi… un doux vertige. Toutes les couleurs, tous les graphismes de ces affiches… Tous ces regards, tous ces sourires sincères, spontanés, gratuits, magnifiques… Le spectacle se déroule bien devant un public très chaud et très réceptif… une cour d’école dans un quartier d’intouchables de la petite ville de Gingee… tout le voisinage est là, c’est dimanche.
En rentrant au village, on tombe sur une noce de campagne… un décor de fleurs et de lumières planté sur une pauvre voiture hors d’âge traînant un groupe électrogène nasillard, un spectacle incroyable à l’image de ce pays: magnifique et pathétique, grandiloquent et miséreux, attirant et repoussant… mais au final tellement touchant, un charme fou. Nous sommes quelques uns à suivre la procession jusqu’à la maison des mariés… une pauvre bicoque en toit de palme. Ces gens de peu qui se sont ruinés pour une telle cérémonie nous invitent à partager la nourriture… La lueur sombre s’est totalement envolée, j’ai l’impression de faire partie de la famille.
Vincent
The sound of music in India…
Hier soir, on s’est couchés, bercés par les haut-parleurs dans le village. Fête de mariage et donc musique indienne plutôt rythmée et forte… mais un besoin de sommeil et de repos, il était fort nécessaire de se procurer les boules Quies. J’ai trouvé le sommeil heureusement mais pour être réveillée de nouveau à 6 heures du matin… la fête du mariage reprends avec sa musique et là, même les fameuses boules Quies ne suffisent plus !
Vers 7 heures, je me lève… Ah peut être un petit moment de tranquillité avec un thé face aux rizières paisibles ? Tu parles Charles, à peine installée dans un coin, un tracteur se met en route, les enfants du village courent vers moi “Aunty, aunty, aunty”, les coqs crient “cocorico, cocorico”, les femmes lavandières crient “lessive, lessive”, la cloche pour la messe tintille “cling, cling, cling”, les chiens du village font “wouah, wouah”, les oiseaux “cui, cui”, les corbeaux “croa, croa”… Julie Andrews ( pour ceux qui connaissent leurs classiques en comédies musicales ) aurait une crise de nerfs !!! Mais ces indiens ” fill our hearts with the sound of music !”
11 heures… Avant notre départ pour la journée ( nous jouons aujourd’hui à 18 heures ), Tintin organise entre nous une petite séance de méditation active… allons nous y arriver..
15 heures 30… Quelques heures passées dans la ville de Gingee, encore le bruit intense et chaotiques des villes avec les éternels klaxons des bus, voitures, rickshaws et motos, les cris des marchands tamouls et la musique des sonos de mauvaise qualité qui percent de partout… Nous sommes invités à boire le thé chez Neermana qui fait partie de l’organisation du spectacle de ce soir… jardin plutôt paisible, agréable mais non loin, il y a tout de même un haut-parleur qui émet de la musique fort stridente… c’est normal, on est dehors non ?
17 heures… on est dans la cour de l’école où nous allons jouer. Tout de suite, une cinquantaine de gamins qui viennent à notre rencontre: cris, rires, bagarres entre garçons pendant que nous décidons où jouer. Le tonnerre rôde autour de nous, on espère que nous ne finirons par chanter “SInging in the rain”… j’ai mes chaussures de claquettes, j’essaierai d’être à la hauteur de Gene Kelly. L’ouverture de la mosquée avec les prières diffusées sur haut parleur. Et notre frénésie à nous qui recommence avec les préparatifs du spectacle…..
22 heures… pas de pluie… environ 800 personnes, un public très enthousiaste… nous avons été bien remerciés par les soeurs et frères qui tiennent l’école. Deux soeurs plus âgées en habit blanc classique et deux jeunes “modernes” qui portent le sari rose saumoné. Je lui ai donc mis ma perruque rose à la fin, elle a bien ri et nous aussi… Passage en ville pour manger où nous avons croisé encore trois / quatre mariages, tous avec tambours et musique à fond… c’est le mois en Inde le plus propice pour se marier…
23 heures… nous sommes au village, la maison, enfin chez nous ! et hop, encore un mariage ! grande fanfare à l’indienne pour accompagner le char kitsch des mariés, les enfants qui nous accueillent de nouveau en criant “Aunty, aunty, aunty…” Je crois que ce soir c’est encore raté pour dormir tranquille, mais au moment même où j’écris, j’entends le groupe derrière moi qui rigole… on se raconte les moments forts de la journée et dehors… c’est incroyable, simplement des cigales !!!!! Je suis en Inde ou à Marseille, je ne sais plus ? C’est ça le dépaysement total et ” Long live India” !
Margot.