Comme dans un film
Debout de bonne heure ce matin car on joue deux fois aujourd’hui… Le réveil fut dur car les noces ont recommencé vers 4 heures du matin au son puissant des percussions et des haut-parleurs saturés. Sonnés par le manque de sommeil, on est tous un peu dans cet état un second où tout semble irréel… comme dans un film qui se déroule devant nos yeux … avec nous dedans. Le premier décor est digne de celui du Livre de la Jungle… perdu au milieu des rizières, le rideau rouge est planté sous un arbre géant où l’on verrait bien grimper Baguera la panthère… On se frotte les yeux pour revenir un court instant à la réalité. Nous sommes dans l’école primaire où Armstrong (notre hôte) enseigne, c’est un village perdu et très pauvre. Une école de campagne… la seule chance pour ces enfants de sortir éventuellement un jour de leur condition. Le spectacle commence, les enfants sont conquis.
La journée continue dans une scène qui pourrait très bien figurer dans une reconstitution de la vie de Mère Théresa. Un hôpital aux allures d’hospice, tenu par des soeurs chrétiennes… on y soigne surtout des lépreux et des tuberculeux mais aussi toute sorte d’urgences, on y accueille tous les démunis, le coût des soins y est très peu élevé… Mon coeur s’emballe quand les infirmières me disent que l’on y pratique la chirurgie. Évidemment pas de greffes du coeur mais de la chirurgie quand même… je repense à une émission que j’avais vue sur les infections nosocomiales en France…… surtout pas de bobos, pas tomber malade !!! En tous cas, pas ici ! Le spectacle se déroule dans l’auditorium devant les moins malades et le personnel de l’hôpital… Durant une heure, on oublie ce décor sordide, la magie opère, le public est ravi…
A la fin, je sors car je suis intrigué par le bruit qui vient de dehors. En levant les yeux, je découvre que les arbres du parc sont remplis de centaines d’oiseaux. Ce ne sont pas tous des corbeaux mais à la nuit tombante ils y ressemble tous… Le contraste entre leur immobilité et leur vacarme assourdissant est assez angoissant… Rien de tel qu’un bon Hitchcock avant d’aller dormir ! Oui… dormir…
Vincent